En entrant dans la chapelle à Nieder depuis la disparition de Joseph, on ne peut que ressentir la même émotion que celle qui nous assaille lors d’une visite de châteaux en Ecosse…à la différence qu’elle n’est pas induite ici par la traque d’un esprit qui nous envoûterait, mais plutôt par le souvenir de l’âme de Joseph présent partout dans ces murs et qui nous bouleverse tant. Cette chapelle, Joseph, elle te tenait très à cœur car elle symbolise tout ce que tu as toujours voulu mettre en œuvre pour que la toute jeune communauté catholique à Nieder puisse prospérer et montrer qu’elle est bien vivante. Avant même la création officielle de notre paroisse en 1987, tu présidas activement l’association St Antoine à l’origine du développement du culte catholique à Nieder et tous les membres du Conseil Pastoral de notre paroisse se souviennent encore très bien de ton acharnement à défendre Nieder sur le même pied qu’Ober au sein de notre paroisse.

A la réflexion, Joseph, ce prénom biblique t’était prédestiné. Comme l’époux de Marie refoulé en son temps en Egypte, tu fus déporté toi aussi et subit le même sort que ceux qui dérangeaient et dont on ne voulait plus. Mais parce que tu as toujours su dépasser ta propre personne pour servir les autres, tu n’as pas hésité par la suite à accepter des responsabilités au sein d’associations d’anciens combattants ou encore de la fédération des anciens déportés.

Comme l’époux de Marie, charpentier et donc impliqué dans le bois, ta grande passion fut aussi le travail du bois, transformant ta maison en espace d’exposition de figurines et maquettes, faisant rêver adultes et enfants que nous sommes tous. Et comment pourrait-on oublier de mentionner ta crèche offerte à la vue émerveillée des visiteurs de cette chapelle lors du temps de Noël.

Actif comme si tout était toujours à faire et à recommencer, tu l’auras encore été dans l’organisation chaque année du bol de riz concrétisant ainsi ton souci de développement des relations avec la communauté protestante de Nieder. Tu participas aussi fidèlement aux kermesses organisées ici à Nieder et à Ober où tes tartines généreusement garnies de fromage blanc et servies en gibus sont restées légendaires.

Personne de bien, toujours animée de la flamme de la bienveillance, vivant comme tout le monde et au milieu du monde, tu t’es vu décerner la médaille de la reconnaissance diocésaine des mains même de Mgr Grallet, alors archevêque de Strasbourg, lors de sa visite pastorale dans notre paroisse.

Pour ton engagement, ta foi, ton exemple, ta disponibilité, merci Joseph