« Suis moi ». Ce n’est pas un appel que je lance mais ce sont exactement les paroles que Jésus prononça lorsqu’il appela ses premiers disciples. C’est aussi par ces mots que Jeanne s’est laissée interpeller à un moment de sa vie. Sa réponse, nous la connaissons tous ici à la paroisse : tu m’as appelée, eh bien me voici.

Me voici : lors de la création officielle de la paroisse en 1987, Jeanne prit de suite la mesure de cet événement, essentiel pour l’avenir de la communauté catholique d’alors. Jeanne s’investit corps et âme dans le développement de la chorale en en assumant entre autre la présidence puis participa encore à la création de Vocalis, version profane de notre chorale paroissiale Sainte Odile.

Me voici : une paroisse à visage humain vit à travers la responsabilité et l’implication de ses membres, qualités qui n’ont jamais fait défaut à Jeanne notamment au sein du Conseil Pastoral ou lors de sa participation active et dévouée aux différentes kermesses importantes  à l’époque pour financer l’entretien de notre patrimoine religieux et le soutien à des œuvres caritatives. notamment en Haïti.

Me voici : à l’opposé de la mode actuelle où l’individualisme ambiant nous dédouane de nous intéresser à tout ce qui relève du bien commun et du vivre ensemble, Jeanne a toujours voulu répondre présente lors des manifestations organisées par la paroisse tels que concerts et repas tellement essentiels aux liens entre nous tous.

Et me voici encore : c’était à l’occasion de l’opération de solidarité Jouets de Noël destinés aux enfants de parents en prison à l’Elsau et à Oermingen. Quelle belle action pilotée par Jeanne, et qui lui aura valu cette réponse d’une femme détenue : « Jamais nous n’aurions pensé que nos enfants auront un cadeau sous le sapin et c’est grâce à des grandes Dames comme vous ».

Des « Me voici », une grande dame comme Jeanne aura encore su en dire beaucoup d’autres tout au long de son cheminement terrestre. Le plus émouvant peut être, elle l’aura prononcé dans sa phase terminale, dans les profondeurs de ses pensées et de son cœur. Lucide et consciente, jamais elle ne se sera révoltée contre la condition de la déchéance physique de la fin de son parcours, l’acceptant avec une grande confiance et sans trembler, comme une issue naturelle vers l’ultime rencontre, celle avec celui qu’elle n’aura cessé de servir et de rechercher tout au long de sa vie. « Me voici », pour un nouveau départ vers une autre forme de vie, sans fard, dépouillée de tout artifice, sans limite d’horizon, dans un espace infini de lumière et de beauté.

Mais puisque Jeanne tu es toujours présente et que nous aurions encore quelque chose à te demander, donne nous simplement envie de dire comme toi ces deux mots et peut être plus souvent que nous l’avons fait jusqu’à maintenant: « me voici ».

Jeanne Voltz (17.06.1936 – 13.01.2023).

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